Sciensano est une institution scientifique qui fournit les informations qui contribuent à la prise de décisions en matière de santé publique et ce, aux différentes autorités de santé du pays. Ces informations sont également mises à disposition des professionnels de la santé et du grand public.
La mission de Sciensano se décline en des activités très diverses qui se retrouvent sous la bannière d’un seul slogan "toute une vie en bonne santé".
Ce que Sciensano fait dans le cadre de ses missions ordinaires :
- Sciensano soutient la prise de décisions par la description épidémiologique
- Sciensano conseille des actions après évaluation du risque
- Sciensano facilite l’élaboration des procédures
Eu égard à l’ampleur de la crise, les autorités ont également sollicité Sciensano, comme beaucoup d’autres experts, pour une série de missions exceptionnelles.
Missions ordinaires appliquées à la crise COVID-19
- Surveillance et épidémiologie
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Pour répondre à ses missions, Sciensano coordonne des réseaux de surveillance ou réalise des études afin de rassembler les données qui permettent de décrire l’évolution des maladies et les déterminants de la santé, d’estimer l’efficacité des mesures préventives, d’évaluer l’état de la santé de la population ou encore de détecter des signaux.
Dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, eu égard à ses missions, Sciensano a renforcé la surveillance par les réseaux existants et a mis en place, ou collaborer à la mise en place, des systèmes complémentaires de collecte de données.
Quelques exemples :
Intensité de l’épidémie : nombre de nouveaux cas diagnostiqués fournis chaque jour par les laboratoires (renforcement du réseau des laboratoires vigies) ou nombre de consultations pour symptômes compatibles avec la grippe (renforcement du réseau des médecins généralistes), ...
Sévérité de l’épidémie : nombre de nouveaux patients hospitalisés ou entrants en ICU (nouvelle collecte mise en place à la demande du SPF santé publique), nombre de patients décédés (Be-momo pour estimer la surmortalité, le rapportage par les hôpitaux et les maisons de repos), ...
Facteurs de risque : description de caractéristiques des patients hospitalisés comme l’âge, la présence de comorbidité, les facteurs d’exposition, la prise de médicaments, … (en collaboration avec les cliniciens), ...Sur base de ces informations, Sciensano décrit l’évolution de l’épidémie dans des rapports quotidiens qui sont publiés sur le site (https://covid-19.sciensano.be/fr/covid-19-situation-epidemiologique) et dans le module interactif Epistat (https://epistat.wiv-isp.be/home/), développent des modèles prédictifs à court terme comme le calcul du R0 qui est inclus dans le rapport hebdomadaire ou encore des indicateurs de changements pour détecter des zones d’intensité anormale. Sciensano collabore avec des universités pour développer des modèles prédictifs à long terme.
Sciensano remercie tous les professionnels de la santé qui œuvrent à la lutte contre les maladies infectieuses en prenant, aussi, le temps de transmettre des données.
- Evaluation du risque (RAG)
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Sciensano réalise des évaluations du risque sanitaire depuis 2007, lorsque le Risk Assessment Group (RAG) et le Risk Management Group (RMG) ont été créés. La création de ces structures est une réponse de l’état belge aux exigences du Règlement sanitaire international de l'OMS revu en 2005, suivi en 2013 par la décision européenne No 1082/2013/EU sur le ‘cross border threat to health’. Cette structure est commune à l’ensemble des autorités de santé et est formalisée dans le cadre d’un protocole d’accord . L’identification des signaux qui peuvent constituer des menaces pour la santé repose maintenant sur la notion d' "événement" qui couvre donc des menaces microbiologiques, mais aussi chimiques, environnementales, ... Sciensano a été chargé de la coordination du RAG et a pour mandat d'identifier une menace, de l'évaluer et de proposer des recommandations d’actions de santé publique. Le RAG est composé de membres permanents (représentants des administrations ayant la santé dans leurs compétences, Conseil Supérieur de la Santé) et d’experts invités selon la nature de la menace à évaluer (cliniciens, microbiologistes, hygiénistes, médecins généralistes, …).
Les avis du RAG sont le résultat d’une description d’un signal qui est mis en perspective de la situation épidémiologique et de la nature du risque, qui est analysé sur base des connaissances scientifiques et qui prend en compte d’une part des recommandations d’institutions européennes et internationales, et d’autre part des éléments organisationnels belges, le tout avant d’être soumis à la discussion d’experts pour obtenir une évaluation du risque accompagnée de recommandations opérationnelles.
Le RAG soumet des propositions au RMG qui est composé de représentants des ministres ayant la santé dans leurs compétences. Le coordinateur du RAG est présent aux réunions du RMG pour présenter les avis du RAG.
Le RAG, et donc Sciensano, ne prend aucune décision.
Contexte
DocumentEpidemic intelligence_Update-June2020.pdf 09/06/2020DocumentDocumentWorking process_RAG_Update-June2020.pdf 09/06/2020DocumentRAG_Houserules_FR.pdf 15/03/2021Nous sommes toujours dans une situation exceptionnelle qui a un impact considérable sur tous les aspects de la société. La demande de plus de transparence est de plus en plus forte et il est nécessaire de savoir comment certaines décisions ont été prises. Le groupe d'évaluation des risques, le RAG, a un rôle particulier à jouer dans l'évaluation des signaux et des risques. Ce RAG est maintenant prié de rendre son avis public. Sciensano, qui coordonne le RAG, comprend le besoin de transparence et est convaincu de l'importance d'évaluer de manière constructive les décisions prises afin d'en tirer des leçons pour l'avenir. Toutefois, il est important de garder à l'esprit que les documents actuellement en cours de publication ont été conçus uniquement comme des documents internes de travail qui ont ensuite été présentés au RMG avec la clarté et l'expertise nécessaires. Les décisions du RMG ont toujours été communiquées de manière transparente par le biais de procédures et de documents officiels sur un site web public. Les conseils du RAG ont souvent été formulés sous une forte pression de temps et avec les seules informations disponibles à l'époque. Comme spécifié dans le protocole d'accord du RAG, les évaluations peuvent avoir lieu par le biais de réunions physiques, de consultations par courrier électronique ou de conférences téléphoniques. Dans un souci d'efficacité et de rapidité, une approche pragmatique plutôt que formelle a été choisie. L'ampleur de ces consultations, la langue et la forme dans laquelle les avis sont rédigés, sont donc différentes selon le type de question et le contexte. En outre, des experts supplémentaires ont été consultés à différents moments, comme prévu dans le protocole d'accord du RAG, en fonction de leur expertise et de leur disponibilité. Ces experts ont été entendus afin d'apporter une contribution supplémentaire importante et de parvenir à des propositions solides, éclairées et largement soutenues. Compte tenu de la composition variable du RAG, les experts figurant sur la liste ne sont pas nécessairement d'accord avec toutes les recommandations prises par le RAG.
- Procédures
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Lorsque le RMG a pris une décision, il peut demander à Sciensano de transposer les décisions en procédures. La procédure est un processus qui guide le professionnel de la santé quant aux démarches à entreprendre face à un patient présentant des symptômes suspects (ex. : quels sont les symptômes évocateurs, où envoyer un échantillon, faut-il déclarer, …) et des mesures à suivre (ex. : une vaccination est-elle recommandée, y a-t ’il des mesures supplémentaires pour un groupe à risque, un voyage est-il autorisé, …).
Ces procédures sont le plus souvent rédigées par Sciensano et sont ensuite soumises, pour validation, aux membres du RAG et aux experts qui ont établi le risque.
Sciensano, dans le cadre de ses missions, collabore avec l’ensemble des autorités de santé du pays et joue donc un rôle de facilitateur lorsque des procédures communes sont requises. Sinon l’établissement de celles-ci relève des autorités compétentes (ex. : AVIQ, AZG, COCOM).
Le résultat de ce processus ‘évaluation du risque et mesures reprises sous la forme de procédures’ est en tout temps publié sur le site de Sciensano : https://epidemio.wiv-isp.be/ID/Pages/professionals.aspx
Missions exceptionnelles en lien avec la crise COVID-19
Les missions exceptionnelles consistent surtout en la mise à disposition des autorités de santé de différents experts pour la participation à des groupes de travail.
- Comité fédéral de crise
Prof. Christian Léonard
- Porte-parole néerlandophone
Prof. Dr vet Steven Van Gucht, virologue, chef du service Maladies virales
- Comité scientifique Ad hoc
Président : Prof. Dr vet Steven Van Gucht, virologue, chef du service Maladies virales
Membre : Dr Nathalie Bossuyt, médecin épidémiologiste du service Epidémiologie des maladies infectieuses
- Celeval : Comité d’avis du centre national de crise
Les membres du comité scientifique
Dr Tinne Lernout, médecin épidémiologiste du service Epidémiologie des maladies infectieuses (suppléant Dr Sophie Quoilin, médecin, chef du service Epidémiologie des maladies infectieuses)
- Comité interfédéral
Dr Karin De Ridder, médecin épidémiologiste, chef du service Maladies chroniques et style de vie
M. Dieter Van Cauteren, épidémiologiste du service Epidémiologie des maladies infectieuses
Après la décision politique d’effectuer l’identification des contacts au travers d’un call centre sous la coordination des entités fédérées, il a été demandé à Sciensano de donner un support à la rédaction des scripts.
- Task Force testing
Dr sc Isabelle Desombere, immunologiste, service Réponse immunitaire
Dr sc Veroniek Hutse, virologue, service Maladies virales
- Task Force contact tracing
M. Johan Van Bussel, chef du service Healthdata
Après la décision politique d’effectuer l’identification des contacts au travers d’un call centre sous la coordination des entités fédérées, il a été demandé à Sciensano de donner un support à la création d’une base de données dans un cadre qui garantisse la sécurité de celles-ci, le tout dans le respect des modalités liées au GDPR.